Le burn out

 le bURN-OUT

 

  

Le problème d’épuisement professionnel est très présent dans les professions liées à la relation d’aide :

- professionnels de santé : médecins, chirurgiens, infirmières, aides-soignantes…

- enseignants

- pompiers

- toutes les professions liées à la relation d’aide…

 

20 à 40 % des soignants sont en état d’épuisement professionnel. 

47 % des médecins libéraux surtout dans la région parisienne.

La reconnaissance du Burn-out ne doit pas être réservée aux seuls soignants. Les directions, l’ensemble du corps administratif des établissements de soin sont concernés.

 

 

Définition :

  

Le syndrome d’épuisement professionnel est une accumulation de stress du travail. C’est une expérience psychologique interne négative. Il comporte un aspect physique et psychique. La personne développe des sentiments négatifs envers autrui et envers elle-même. Il signe l’échec de stratégies d’adaptation utilisées face aux situations de stress au travail.

 

 

Les 3 étapes observées face à une situation stressante :

 

- Tout d’abord : la réaction d’alarme face au stress

- Puis la personne tente de résister à l’agression (situation stressante)

- Et enfin l’épuisement se manifeste avec une impossibilité de s’adapter.

 

 

Le syndrome d’épuisement professionnel peut alors être défini selon 3 critères :

  

- l’épuisement émotionnel

- la déshumanisation de la relation à l’autre

- la perte du sens de l’accomplissement de soi et du travail

 

 

Différence entre dépression et syndrome d’épuisement professionnel :

 

Celui-ci est considéré comme découlant d’un stress prolongé au travail. Il implique spécifiquement le milieu du travail et non généralisé à l’ensemble des domaines de la vie personnelle.

 

 

Les signes cliniques :

 

- les symptômes somatiques non spécifiques comme la fatigue, céphalées, troubles gastro-intestinaux, troubles du sommeil, épisodes répétés et/ou prolongés d’infections rhino-pharyngées, grippale ou pseudo-grippales.

 

- les signes comportementaux inhabituels tels que l’irritabilité, sensibilité accrues aux frustrations, une labilité émotionnelle c’est à dire une promptitude à la colère ou aux larmes indiquant une surcharge émotionnelle, une méfiance, l’installation insidieuse d’attitude cynique ou de toute puissance pouvant amener l’individu à des conduites à risque pour lui-même et autrui.

 

- attitudes défensives : rigidité, résistance au changement, attitudes négatives, un pseudo-activisme masquant une inefficacité au travail.

 

- l’usage d’alcool et/ou de psychotropes pour tenter d’obtenir une détente que la personne arrive de moins en moins à obtenir.

 

- troubles de la sphère intellectuelle : difficultés d’attention, de concentration.

 

Paradoxalement la personne peut ne plus arriver à quitter son travail devenu source de souffrance réalisant ainsi un tableau d’acharnement au travail.

 

On observe un absentéisme progressif et répété. Mais certaines catégories de personnel (cadres, médecins) vont eux, au contraire, manifester une présence paradoxale.

 

 

Les mécanismes de défense :

 

l’identification : c’est la forme maximale d’empathie et source de stress trop répété pour le soignant.

- la distanciation : c’est la tentative de fuite pour le soignant afin d’éviter une souffrance trop intense

- La généralisation : on n’individualise plus le patient, ni les soins, on fait de la routine

- la réassurance : c’est le comportement et les paroles faussement optimistes : déni de la réalité.

- l’évitement : on ne s’investit que dans les actes techniques, on est hyperactif par une instrumentalisation du malade qui devient objet de techniques.

- la banalisation de la souffrance et la mort : c’est l’indifférence, la démotivation.

 

 

(Ces mécanismes de défense peuvent être appliqués dans une certaine mesure aux autres professions : distanciation, évitement ou surinvestissement).

 

 

Les facteurs de risques :

 

Les études menées sur les personnalités des soignants atteints d’épuisement professionnel ne mettent pas en évidence de personnalités comportant des risques spécifiques. 

 

L’organisation du travail, l’ambiance au travail sont des facteurs déterminants, les conflits entre les personnes, le manque de soutien, les difficultés à communiquer, l’ambiguïté des rôles et la charge de travail représentent des facteurs importants de risque.

 

 

La prévention /le soin :

 

Au sein de l’entreprise : travailler sur l’organisation du travail, les dysfonctionnements, la communication, réfléchir sur la dimension éthique de la relation d’aide…

Individuellement : trouver des stratégies d’adaptation pour faire face à un stress prolongé au travail afin d’éviter de « se consumer ».

  • C’est une pathologie liée à la fonction, elle peut atteindre des sujets normaux.
  • Il est même possible d’être en burn-out sans manifestation symptomatique.

 

Il existe une Echelle diagnostic mise au point par MALASH : MBI (Malash Burn Out Inventory)

 

 

Les coûts, la dimension économique et santé publique :

 

L’épuisement professionnel entraînant des conséquences négatives sur la santé physique et psychique des personnels, il faut tenir compte des coûts qu’entraîne l’organisation aux plans de l’absentéisme et du roulement du personnel et la qualité des services offerts.

Il y a là une responsabilité en termes de santé publique et un enjeu économique important.

 

 

Facteurs éthiques/réflexions quant au rôle des soignants :

 

- les progrès de la médecine qui fait reculer sans cesse les limites de la mort en font oublier qu’elle existe. Il est alors demandé à la médecine de répondre à des questions auxquelles elle ne peut pas répondre. Les soignants à ce titre, sont contraints alors de se mettre dans une position de toute-puissance avec une impossibilité de tenir ce rôle que la société leur demande.

 

- le syndrome d’épuisement professionnel pose le problème de l’éthique de la relation d’aide. Comment être vis-à-vis d’autrui? Quelle distance établir pour apporter l’aide tout en étant respectueux de la personne et ne pas se consumer soi-même? Jusqu’où donner de soi-même?

 

 

Conclusion :

 

L’épuisement professionnel est un syndrome psychologique impliquant un épuisement émotionnel, une approche “dépersonnalisée” de la clientèle et un faible sentiment d’accomplissement personnel.

 

Lorsque le syndrome d’épuisement professionnel est présent, ou que vous en soupçonnez l’existence,  il est important de vous faire aider, pour faire établir un diagnostic, vous aider à trouver des stratégies d’adaptation et/ou pour une prise en charge psychothérapeutique éventuelle.

 

 

 

 

LAURENCE BEAUCHESNE - PSYCHOLOGUE CLINICIENNE - MARSEILLE 04 91 94 17 39

 


 
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